Décembre 3, 2022

Plonger dans les théories, les récits et les pratiques de la postmarginalité

[vc_row][vc_column][vc_column_text el_class= »HREF »]

Postmarginal est un groupe ad hoc des arts de la scène qui croit que l’inclusion est une opportunité créative pour les arts et donc qui mène de la recherche artistique et théorique. Nous expérimentons des pratiques artistiques et nous développons des approches de répétition qui s’inspirent du pluralisme de nos villes et régions. Nous croyons que toutes nos origines culturelles, nos différences physiques/mentales et nos identités de genre peuvent alimenter une nouvelle approche des arts au Canada.

Un nouvel atelier de pratique sur les dramaturgies alternatives et inclusives

En avril 2022, Postmarginal a lancé sa nouvelle plateforme numérique, The Center Cannot Hold, qui rassemble un groupe interdisciplinaire d’artistes de la scène qui travaillent avec et entre les marginalités. Une partie de l’objectif de cette ressource en ligne est de stimuler des collaborations entre artistes afin de générer de nouveaux vocabulaires de performance. 

Dans cette optique, Postmarginal s’est associé au Centre des arts de la scène Jean Besré  (CASJB) à Sherbrooke, Québec pour livrer un atelier de pratique le 18 novembre 2022 qui a exploré les dramaturgies de la performance informées par des expériences marginalisées. Deux artistes, Laurie-Anne Langis et Art Babayants, ont examiné comment différentes approches dramaturgiques peuvent éclairer le processus créatif. Dans le cadre de la recherche continue sur la performance initiée par Audrey-Anne Bouchard, Laurie-Anne Langis conteste les limites de la danse comme art « vu » et propose une approche transdisciplinaire et multisensorielle. Art Babayants a examiné le rôle des langues multiples dans le développement de nouveaux matériaux dramatiques à travers son projet de Dramaturgies multilingues. Avec un groupe de 11 professionnels interdisciplinaires de diverses communautés ethnoculturelles, linguistiques et LGBTQ2S+, Dramaturgies alternatives et inclusives a marqué le début d’une exploration plus longue du potentiel de recherche et artistique d’une expérimentation pratique plus approfondie des différences. 

Une femme, dos à l'appareil photo, se trouve au premier plan au milieu. Des gens assis sur le côté gauche de la photo. À droite, un animateur masculin s'adresse à ces gens là.
Art Babayants au CASJB. Photo de Postmarginal

L’atelier, qui a duré toute la journée, a été suivi d’une rencontre informelle pour discuter des  enjeux de l’inclusion et de la représentativité dans les arts de la scène, et pour réfléchir ensemble à la façon dont la culture peut être un moteur de changement social.

« J’avais compris intellectuellement cette problématique, mais je ne l’avais pas vraiment ressentie dans mon corps… L’inclusion est devenu pour moi, une valeur éthique, au-delà de la morale »
– Marc Zemmour, participant


Postmarginal Edmonton – Un an après

Les retraites Postmarginal permet les membres de se connecter à travers des récits, la discussion, le mouvement et la pratique. Leur objectif est de créer un dialogue local et intercommunautaire sur l’équité, la diversité et l’inclusion dans les arts de la scène. Notre travail a touché diverses villes et régions du Canada (jusqu’à présent, Montréal, Vancouver et Edmonton) et a généré un corpus vivant de connaissances, enraciné dans les différentes expériences des artistes de la scène et des travailleurs culturels.

C’est un travail lent et mesuré. Nous construisons une théorie du changement qui peut aider les communautés à transformer leurs étapes vers une plus grande inclusion en engageant un large éventail de participants. Il s’agit de créer une cohésion à travers les différences en mettant l’exclusion historique, sociale et culturelle au premier plan des discussions sur les expériences partagées entre les communautés ethnoculturelles, MAD/neurodivergentes, LGBTQ2S et handicapées. 

Une femme avec de longues cheveux bruns bouclés est de dos avec ses mains écarté sur un mur de briques grises
Amena Shebab à Postmarginal Edmonton. Photo de Brianne Jang de BB Photography

Cela fait plus d’un an maintenant que Postmarginal a rendu visite aux gens du théâtre d’Edmonton aux Arts Barns du 12 au 14 septembre 2021. Trente-neuf professionnels du théâtre et onze organisations théâtrales étaient représentés pendant les trois jours. L’événement a été suivi d’un atelier d’Art Babayants en avril 2022, Le besoin d’être mal-armé : Dramaturgies multilingues. Nous avons contacté Shrina Patel, Eric Rice, Lucy Lu et Soni Dasmohapatras pour savoir comment elles/ils ont vécu la retraite et comment le travail se poursuit aujourd’hui. Un an après l’événement, Theatre Alberta a publié ces réflexions dans le cadre de sa série « Who we are Now » :

« L’impact de Postmarginal a été très important. J’ai développé de nouveaux réseaux et connexions, ce qui m’a offert de nouvelles opportunités au sein de la communauté théâtral à Edmonton. Postmarginal a mis les participants au défi d’entrer verbalement dans les expériences vécues par la minorité et de s’asseoir ensemble pour remodeler les espaces théâtraux contemporains avec une voix et une vision d’inclusivité.
– Shrina Patel

Lire les réflexions d’un an Postmarginal

Lire le rapport Postmarginal d’Edmonton

Relational Perspectives on Change: The Theory, Stories and Practice of Postmarginality

Un des volets de Postmarginal consiste à générer de la recherche théorique sur la décentralisation du pouvoir dans le processus créatif des arts de la scène. Dans le numéro d’automne de Canadian Theatre Review  « Ethics and Socially Engaged Theatre » (CTR#192), Art Babayants, Lisa Ndejuru et Peter Farbridge ont présenté leur article Relational Perspectives on Change: The Theory, Stories and Practice of Postmargiality. Sa recherche a été présentée pour la première fois lors de la conférence de 2022 du International Federation of Theatre Research à Reykjavik, Islande, par Babayants.

L’article examine plus en détail l’approche de la postmarginalité, y compris une présentation théorique du concept, sa remise en question, ainsi qu’une discussion sur les défis et les réalisations des retraites postmarginales. Ci-dessous le résumé de l’article.

Résumé

Postmarginal Edmonton a exploré les intersections des multilogues politiques entre diverses communautés théâtrales (autochtones, noires, racialisées, s/sourdes, LGBTQ2S+, handicapées et neurodiverses). Les retraites utilisent une pédagogie d’apprentissage expérientiel des récits, de la discussion et de la pratique physique pour dégager des perspectives de métissage qui peuvent répondre aux paradoxes et aux pièges de la politique identitaire contemporaine, sans supprimer la conscience des relations de pouvoir inégales de la colonialité. À la base de cette perspective poético-philosophique se trouve une approche de communication générative qui s’inspire et prolonge le concept de « relationnalité éthique » de Dwayne Donald. Après un bref aperçu théorique du projet par Peter Farbridge (MA), le Dr Lisa Ndejuru réfléchit sur les qualités que les organisateurs recherchent ou jugent importantes dans la création de la retraite. Ndejuru accorde une attention particulière à l’utilisation des récits et des ateliers incarnés. Le Dr Babayants complète l’offre avec un compte-rendu et des réponses à Le besoin d’être mal-armé (« Le besoin d’être mal armé », Beckett), un atelier sur les possibilités du multilinguisme scénique et de la dramaturgie multilingue. Les participants ont été invités à réfléchir à la manière dont la pratique du multilinguisme lors de la création collective peut conduire à de nouvelles formes dramaturgiques ainsi qu’au queering des cadres monolingues dominants qui tendent à privilégier les langues colonisatrices.

Lire l’article complet ici 

NB : Si vous n’êtes pas membre du CATR, mais que vous souhaitez accéder à cet article, Postmarginal dispose de quelques laissez-passer que nous pouvons vous fournir gratuitement. Écrivez à [email protected] pour plus d’informations.

Phénoménologie critique et projet théâtral Postmarginal pour une pratique théâtrale inclusive

L’une des expériences les plus enrichissantes pour le groupe Postmarginal est de voir comment certains de ses concepts théoriques peuvent alimenter d’autres secteurs et d’autres disciplines. Gaëlle Saules, étudiante en psychologie à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) soutient que le travail de Postmarginal est aligné sur certains des préceptes de la phénoménologie critique. Selon elle, puisque le projet Postmarginal célèbre « l’unité et la singularité de l’expérience vécue, la remise en question des privilèges, l’affirmation identitaire et l’intersectionnalité », ses valeurs philosophiques fondamentales résonnent avec l’approche de la phénoménologie critique, qui exprime elle-même une vision plus décentralisée et décolonisée de l’expérience du corps. 

Gaëlle expose à quel point la phénoménologie critique a été cruciale pour souligner les limites de la phénoménologie traditionnelle, qui se concentre exclusivement sur les expériences blanches, occidentales et masculines, échouant ainsi à reconnaître les structures de privilège et d’oppression. Elle souligne les contributions de la philosophie féministe, qui plaide pour une compréhension de la phénoménologie qui met l’accent sur « l’intersubjectivité, l’incarnation et la contingence » comme marqueurs de l’expérience humaine, tout en mettant en avant les voix des subjectivités marginalisées telles que les femmes, les personnes de couleur, les personnes handicapées, etc.

Dans la lignée de cette approche, Gaëlle envisage la postmarginalité comme une approche qui non seulement observe la multiplicité des identités et des expériences de ses participants au-delà d’un point de vue patriarcal, mais s’efforce également de créer des pratiques théâtrales éthiques permettant des modes de vie plus inclusifs et respectueux. relationnalité. Enfin, l’article passe en revue quelques exemples de ressources de Postmarginal et de projets développés précédemment. Selon ses mots, le travail de Postmarginal met en lumière « la pluralité des points de vue, notamment du point de vue du privilège, afin de rendre compte de la complexité et de la richesse de l’expérience humaine dans une perspective d’empowerment ».

Staging Better Futures/Mettre en scène de meilleurs avenirs (SBF/MSMA)

SBF/MSMA est un projet de 2,5 millions de dollars d’un an (actuellement en phase finale de financement) dont l’intention est d’introduire de nouveaux environnements d’enseignement et d’apprentissage inclusifs dans les universités et les conservatoires de formation théâtrale au Canada. Dans le cadre de la cohorte régionale de l’Université Concordia, Postmarginal fait partie d’un groupe de praticiens et d’éducateurs qui définissent des projets qui peuvent améliorer l’accès, la représentation et le soutien des étudiants en théâtre autochtones, racialisés, de genres divers, handicapés, sourds et linguistiquement minoritaires dans anglophone du Québec.

À propos du projet

Staging Better Futures/Mettre en scène de meilleurs avenirs » (SBF/MSMA) est un projet national, intersectoriel, interdisciplinaire et multilingue (anglais/American Sign Language/français/Langue des signes québécoise) de co-création et de mobilisation des connaissances projet. Son objectif est de favoriser et de soutenir la décolonisation, l’antiracisme, l’équité, la diversité et l’inclusion (DC/AR/EDI) dans les conditions d’enseignement et d’apprentissage dans l’enseignement théâtral postsecondaire au Canada.

Focus on Members: Mũkonzi Mũsyoki

Dans un couloir d'immeuble avec des briques rouge, un jeune homme Noir portant un pull gris avec un écharpe gris foncé autour des épaules. Sa joue est penchée sur sa main. Il sourit
Mũkonzi Mũsyoki

Mũkonzi Mũsyoki est écrivain, chercheur, metteure en scène et dramaturge. Il est actuellement étudiant de quatrième année au doctorat à l’Université de l’Alberta en études de la performance. Ses recherches portent sur le théâtre postcolonial est-africain et les dramaturgies afrocentriques dans la diaspora canadienne. Mũkonzi est diplômé de l’Université Kenyatta au Kenya en juillet 2016 avec un baccalauréat  arts en anglais, linguistique et littérature. Plus tard, il poursuit ses études de maîtrise à l’Université de l’Alberta en se spécialisant dans le théâtre kenyan. Mũsyoki est au Canada depuis six ans. Il travaille à différents titres grâce à la collaboration a été présenté au Festival de Stratford, au Workshop West Playwrights’ Theatre, au Fringe Theatre, au Timms Centre Studio Theatre, au MAA and PAA Theatre, à l’Université Concordia d’Edmonton, au Saskatchewan Playwrights Center, au Canadian Stage, au Citadel Theatre et au le département d’art dramatique de l’Université de l’Alberta.

Mũkonzi collabore avec Postmarginal depuis 2021 et co-planifie actuellement un projet sur l’avenir de casting dans le théâtre canadien, projet qui implique la participation de Postmarginal.

Soyez les nôtres!

Postmarginal est un group ad hoc d’artistes, d’universitaires et de travailleurs culturels qui cherchent à créer des synergies parmi les artistes de la scène qui travaillant à partir de et entre les marginalités. Si vous souhaitez vous impliquer, veuillez écrire à [email protected] pour plus d’informations. [/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]

More activities

Scroll to Top
Skip to content